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Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Benoît Fauchet Pincement au coeur : après avoir tutoyé les sommets de l'art poly-phonique pendant quarante ans, de la musique médiévale aux polyphonies postmodernes, le Hilliard Ensemble a tiré sa révérence lors d'un concert le 20 décembre au Wigmore Hall de Londres. Il livre ici son dernier disque, enregistré en novembre 2012, et ce chant du cygne prend partiellement la forme d'un retour aux sources pour le quatuor masculin : la musique au temps d'Henry VIII était au programme d'un de ses premiers albums (Saga Classics). Le méconnu John Plummer est deux fois à l'honneur. Anna Mater se déploie en répétitions pour nourrir un admirable effet tintinnabulant ; O pulcherrima mulierum élève en l'honneur de la « plus belle des femmes » de belles arches en imitation. Et qu'il est agréable de contempler la voûte densément étoilée de Stella Caeli de Walter Lambe!
On pourra toujours ergoter sur le contre‑ténor très moteur mais désormais devenu tubé et engorgé ‑ c'est net dans l’Ave Maria de William Cornysh. Rappelons tout de même que David James était déjà présent aux débuts de l’ensemble ! Les scories individuelles s'évanouissent dans l'écoute mutuelle, la recherche d'une pâte homogène et la projection du son collectif. Finale en beauté avec Ah, gentle Jesu de Sheryngham, dialogue du pénitent et du Christ en croix porté à un haut degré d'expressivité par les Hilliard ‑ qui l'avaient gravé en 1978 (« Songs for a Tudor King », Saga), avec un grain plus frais et plus précis, mais pas plus d'investissement dramatique. La palette va de la ferveur à l'abandon, aux confins de ce silence dans lequel l'ensemble nous laisse aujourd'hui, tristes mais reconnaissants. |
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