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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Sophie Roughol Il y en avait huit autour de William Christie pour le Sant' Alessio de Landi (Cencic et Sabata faisaient déjà partie de l'aréopage, DVD Virgin, Diapason d'or). Et plus récemment, cinq dans l’Artaserse de Vinci (dont Cencic et Sabadus, DVD Erato). Une brochette de contre‑ténors, c'est le succès garanti. L'assurance technique de la jeune génération associée au travail,des musicologues ont convaincu le public qu'il n'existe pas un contre‑ténor idéal, ni même deux (l'un plutôt grave, l'autre sopranisant), mais autant de voix différentes que d'interprètes, aujourd'hui comme au temps de Carestini, Nicolini et Farinelli ‑ rappelons qu'Ivan A. Alexandre détaillait le panorama des castrats stars dans un dossier très complet de seize pages (cf no 527).
Le florilège dirigé par
l'impeccable George Petrou (geste toujours décidé, couleurs généreuses)
s'honore de cinq airs inédits sur les dix au programme. Valer Sabadus
dévoile « Spezza Io stral piagato » du Tito Manlio de Jommelli
et « Non so frenare il pianto » du Demetrio de Gluck,
Max
Emanuel Cencic nous révèle le très lyrique « A questa bianca mano »
extrait de Pénélope de Galuppi et « Addio miei sospiri » du
Tancredi de Bertoni. L’Ifigenia de Porpora a déjà été exploré par
Jaroussky (dans son « Farinelli ») et Simone Kermes: Xavier Sabata y
débusque « Tu spietato no farai ». Aucune révélation fracassante mais
aucune page médiocre. Pour le reste, on savourera les reprises d'airs de
Handel par Sabata (« Voi che udite » d’Agrippina) et Mynenko
(« Crude furie » de Serse par lequel Jaroussky concluait sa «
bella fiamma »), de J.C. Bach (« Ch’io parta » de
Temistocle) par le même Mynenko, de Myslivecek (extrait de Farnace)
et Hasse (Pirame e Tisbe) par Vince Yi. Nos cinq mousquetaires ont
des armes bien différentes: à Xavier Sabata, le velours animal version
contralto avec de belles incursions en voix de poitrine, une virtuosité
parfois prudente mais épanouie dans l'air de Porpora. Cencic a désormais de
l'or dans son métal, cantabile pour Galuppi, canto di garbo ferme et
sans surenchère pour Bertoni. Lui aussi dans le tiercé de tête, Valer
Sabadus dégaine sa tessiture de soprano, assurant une ouverture affolante de
pureté, puis retrouve son cher Gluck (« Le belle imagini », Sony).
L’agilité puissante de Yuriy Mynenko se prête à la rage façon Handel et
façon Gluck. Le sopraniste Vince Yi, dont la vocalise précieuse tutoie la
stratosphère, est la touche aigre du cocktail. Retenir une seule des dix
plages ? Sans hésiter, l'air d'Ifigenia de Porpora, pour la ligne et
le souffle magistralement dominés de Cencic. |
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