Texte paru dans: / Appeared in:
Hyperion |
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Appréciation d'ensemble: (4/5) |
Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Guillaume
Bunel Avec ce quatrième disque dédié aux oeuvres de Tallis, l'ensemble The Cardinall's Musick poursuit un travail de longue haleine sur l'oeuvre du compositeur. Tout comme les précédents, cet enregistrement rassemble des oeuvres issues de diverses périodes de la création de Tallis. S'il s'avère souvent difficile de les dater avec précision, les critères stylistiques permettent cependant de situer certaines d'entre elles. L’ample motet Ave, rosa sine spinis, alternant sections pour voix solistes et sections en tutti, pourrait ainsi être situé avant c. 1545. Le traitement du texte, en outre, permet de mesurer l'évolution du style de Tallis, dans son rapport aux exigences religieuses du temps. Aux mélismes complexes des oeuvres pré‑réformées succèdent en effet des oeuvres pratiquement syllabiques. Telle la Messe à quatre voix, dont le « Gloria » et le « Credo », presque entièrement syllabiques et homorythmiques, semblent témoigner d'un souci d'intelligibilité du texte et, peu avant la Réforme, de préoccupations analogues. Plus tard, durant les règnes de Marie puis d'Elisabeth notamment, Tallis reviendra néanmoins à une écriture imitative riche, comme en témoigne le sublime O salutaris hostia qui ouvre le programme.
En dépit de petites imperfections d'intonation, on admire cependant la pureté des sonorités de l'ensemble. Bien loin d'un mélange fondu, chaque timbre reste ici bien reconnaissable, sans qu'en soit aucunement troublée la belle homogénéité. Dans la clarté des intentions, l'assurance des phrasés, cette lecture apparaît efficace, et rend pleinement justice à chacun des styles représentés, que Thomas Tallis a pratiqués avec un égal génie.
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