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Diapason # 634 (04/2015)
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Avi Music
AVI8553320




Code-barres / Barcode : 4260085533206

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Jean‑Michel Molkhou

Encore mal connue en France, Antje Weithaas s'est pourtant distinguée depuis de nombreuses années comme soliste, chambriste notamment au sein de l'excellent Quatuor Arcanto ‑ et pédagogue, remarquable partout. Ce premier disque est particulièrement original car c'est la première fois qu'une artiste met en miroir de façon aussi radicale les deux cycles pour violon solo. Adoptant une sonorité et une articulation baroque dans Bach, elle accentue volontairement le contraste entre ces deux monuments du répertoire pour violon seul, distants de deux siècles, tout en soulignant leurs similitudes profondes. Son interprétation de la Sonate BVW 1001 comme de la Partita BWV 1004 s'avère intensément réfléchie. Une lisibilité magistrale se conjugue au souffle propre aux grandes visions (Fugue en sol mineur). Les nuances sensibles et l'usage parcimonieux du vibrato parent la Sicilienne d'une poésie originale, le presto final démontrant une maîtrise de premier ordre.

 

Dans la Corrente de Ia Partita en mineur, le discours enjoué s’enrichit d'intentions très variées, puis l'archet aérien élance la Gigue. La Chaconne, clef de voûte de l'édifice, est un sommet d'élégance et de naturel. En soutenant la ligne de chant à l'égal des plus grands, Antje Weithaas tient l'auditeur en haleine avec une imagination exceptionnelle.

 

Dans les deux premières sonates d'Ysaÿe, un violon de Stefan Peter Greiner, illustre luthier contemporain, dévoile une richesse de timbres et une puissance magistrales rendues par une prise de son d'une grande pureté. Dans la seconde sonate, explicitement hantée par l'ombre de Bach via une citation de la Partita en mi majeur (Obsession), Weithaas passe de l'évocation mélancolique de la vielle à roue dans la Danse des ombres à l'extrême exaltation dans les Furies. Quelle palette de style, de caractères, de timbres tout au long de l'album !
 

 

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