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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Philippe Ramin Après une première incursion vers le style instrumental « moderne » de Giovanni Battista Fontana (ca. 1571‑ca. 1630), l'ensemble de William Dongois revient à son Livre de sonates en les confrontant aux canzones de Giovanni Gabrieli (15571612), dépositaire du style « ancien » hérité de la Renaissance. L’opposition n'est cependant pas aussi nette. Là où Gabrieli émancipe l'écriture instrumentale de l'écriture chorale, Fontana infuse la vocalité dans un contrepoint destiné aux vents et cordes. Instrumentiste lui‑même, il développe un style ornemental virtuose mais très précisément noté. Le choix des oeuvres montre assez clairement ces différents enjeux et Dongois s'est livré à un important travail d'instrumentation pour traduire les effets d'opposition et de texture de Gabrieli ; chez Fontana, il a confié aux cornets certaines sonates habituellement réservées au violon. Celle à deux cornets, merveille d'élégance, est idéalement exécutée et soutenue par un triple continuo d'une grande efficacité. Mais c'est dans celle avec sacqueboute, violon et cornet que l'on apprécie le soin apporté aux équilibres. Les caractères sont précis mais limités, par un mode d'expression partout retenu. Un grand bravo pour les épisodes acrobatiques dévolus à la sacqueboute!
Malgré la relative modestie de
l'effectif, Dongois élargit la palette sonore dans les canzones de Gabrieli
par de judicieux effets de registration à l'orgue. On admire le travail
approfondi du continuo et une expertise consommée dans l'art de
l'instrumentation. Un surplus d'incandescence n'aurait pas nui à une
interprétation assez réservée. |
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