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Appréciation d'ensemble / Overall evaluation : | |||||||
Analyste: Philippe
Venturini On peut s'étonner que les artistes aient choisi d'ouvrir ce programme par la Troisième Sonate. Elle est certes plus foisonnante que les deux autres et animée d'un esprit concertant (comment ne pas penser au Concerto brandebourgeoi n° 6?) propre à séduire d'emblée l'auditeur. Mais Marianne Muller et Françoise Lengellé ne choisissent pas la course à la virtuosité ni la rivalité instrumentale pour en valoriser l'écriture. Aussi le Vivace introductif pourra‑t‑il sembler un peu prudent à qui a les versions Guigues‑Procopio (Paraty), Boulanger‑Pasquale (Alpha) ou même Savall‑Koopman (AliaVox) dans l'oreille. On imagine alors que le propos des musiciennes est autre, ce que confirment bien vite les plages suivantes comme un bref reportage vidéo visible sur Internet. « Toute la difficulté [ ... ] est de ne pas jouer en soliste et à trouver comment former le son de manière à répondre à celui du clavecin » explique Marianne Muller. À un clavier qui laisse la note rapidement disparaître s'oppose en effet un instrument qui peut l'entretenir et la gonfler à l'envi. Aussi est‑ce cet équilibre acoustique, favorable à une indispensable lisibilité polyphonique, qu’ont cherché les interprètes. Il suffit d'écouter l’Adagio liminaire de la BWV 1027 pour comprendre qu’elles l'ont trouvé: les trois voies (les deux parties du clavecin et celle de la viole) se suivent, se croisent et se répondent en permanence. Cette écoute mutuelle s'accomplit dans l'Andante de la BWV 1028 qui prend le ton d'une fervente déploration. Sans bouleverser une riche discographie, Marianne Muller et Françoise Lengellé font entendre leur voix, celle du partage. | |||||||
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