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Analyste: Philippe Ramin S'il est admis que la plupart des oeuvres de Bach habituellement jouées au luth étaient destinées au Lautenwerk, instrument à clavier aux cordes en boyau et au timbre troublant, plus feutré que le clavecin, les propositions discographiques nous arrivent encore au compte‑gouttes. On se réjouit de voir Olivier Baumont suivre l'exemple d'Elizabeth Farr (Naxos), Kim Heindel (Dorian) et Keith Hill (le plus accompli, dans l'intégrale Hänssler), d'autant qu'il joue un Lautenwerk agréable et doux de Willard Martin. Les facteurs sont de plus en nombreux à expérimenter de tels modèles: un sujet de recherche passionnant puisqu'aucun exemplaire de cet instrument populaire dans l'Allemagne du XVIlle siècle ne nous est parvenu. Il s'agit dès lors de trouver des pistes dans les témoignages anciens... et de se fier à son oreille et à son savoir‑faire. Baumont a
rassemblé l'essentiel des pièces de Bach qui ont pu être exéutées sur
Lautenwerk, complétées par une Fantaisie chromatique inattendue
et assez aboutie. Il respecte l'énergie improvisée du premier volet tout en
gardant une certaine élégance exempte de précipitation. La fugue a tendance
à s'emballer mais le charme de l'instrument supplée aux imprécisions
techniques. Les danses de la Suite en do mineur sont caractérisées
avec soin, parfois schématiquement (courante sautillante, sarabande ornée
avec application). Certains artifices rendent le texte univoque : les
doubles‑croches maniérées dans la fugue du BWV 998 servent peu la
logique de la progression harmonique, les doubles
retards bondissants
étonnent par leur raideur. Une interrogation pour finir ‑ un manuscrit de ce
triptyque ne laisse aucun doute sur le sens (et l'emplacement précis) du
point d'orgue à la cadence du prélude, pourquoi Baumont le déplace-t‑il
ainsi ? |
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