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Appréciation d'ensemble / Overall evaluation : | |
Analyste: Philippe
Venturini Philippe Herreweghe et ses musiciens côtoient depuis longtemps les cantates sacrées de Bach et n’hésitent pas à les réenregistrer. Ainsi avaient‑ils déjà respectivement confié à Virgin et Harmonia Mundi les BWV 73 (1990) et BWV 44 (1993). Le Collegium. Vocale comptait alors dix‑sept chanteurs contre douze aujourd'hui, solistes compris. Faut‑il attribuer à cette seule différence arithmétique la saisissante évolution interprétative ? Sans doute pas car la BWV 48 qui ouvre le programme suscite la même impression: le geste de Philippe Herreweghe se montre à la fois plus vif et plus cursif qu'auparavant et la conduite plus déterminée. Si les attaques s'affirment davantage, les phrasés ont gagné en souplesse alors que les couleurs atteignent un niveau de raffinement difficilement surpassable. Cette batterie de qualités ne vise heureusement pas la seule beauté sonore mais se soumet toujours à l'expression du texte: les anacrouses et les silences du choeur introductif de BWV 48 semblent porter toute la détresse de l'« elender Mensch » (misérable) tandis que l'air d'alto, en majeur et accompagné d'un hautbois agreste, apporte l'indispensable réconfort. De même, l'évolution entre la menace du duo du ténor‑basse puis du choeur et l'assurance chorégraphique de l'air de soprano de BWV44 témoigne d'une parfaite compréhension de la moindre phrase. Avec un quatuor de solistes impeccable, un choeur en état de grâce et un orchestre luxueux, Philippe Herreweghe rappelle qu’il reste un des avocats les plus éloquents de Bach.
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