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Diapason # 623 (04/2014)
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Cantus
C9636




Code-barres / Barcode : 8424619696362

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Appréciation d'ensemble:

Analyste: Jean‑François Lattarico

Elève de Gerd Türk à la Schola Cantorum de Bâle, Flavio Ferri‑Benedetti signe un magnifique premier récital, au programme d'une grande cohérence. Dans le mare magnum des cantates italiennes du XVIlle siècle, le jeune homme (trente ans à peine) a puisé quatre perles signées Scarlatti, Bononcini, Porpora et Vivaldi, qui s'ouvrent sur les tourments pathétiques des amours bucoliques, et nous mènent à Rome et à Naples en passant par Londres et Venise. Si elles ne sont pas inédites (à l'exception de celle de Porpora, superbe), ces brèves cantates de chambre, données dans un cadre académique profitent d'un timbre chaud, moelleux. Le contre‑ténor italo‑espagnol maîtrise parfaitement les techniques les plus redoutables et les plus redoutées, messa di voce (I'arioso liminaire de Scarlatti est d'anthologie), trilles (aisance insolente dans le célèbre « Passo di pena in pena » vivaldien), passaggi (véhémente aria di paragone « Navicella che lungi dal porto » de Bononcini), tenues (envoûtant « Venticel che tra le frondi » de Porpora), sans jamais sacrifier l'expressivité et l'élocution qui fondent la noblesse du bel canto.

On avait pu apprécier les qualités de Ferri‑Benedetti l'an dernier à Versailles et à Nice dans la résurrection de la Didone de Hasse et du Tigrane de Scarlatti, où il tenait le rôle‑titre. On pouvait de nouveau goûter sa belle voix flûtée en janvier à Londres dans l'Isipile de Conti, partition qu'il a lui‑même éditée.

Voilà un contre‑ténor au chant limpide, agile et attentif aux moindres inflexions du texte poétique. Il est en outre soutenu par un jeune ensemble (des anciens de la Schola Basiliensis) dialoguant en parfaite symbiose. Il Profondo fait valoir un réel talent de coloriste dans la sonate en trio de Locatelli, à la verve toute corellienne, hors‑d’oeuvre savoureux à ce menu « académique » qu'on aimerait voir servi plus souvent.
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