Texte paru dans: / Appeared in:
BIS |
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Appréciation d'ensemble / Overall evaluation : | |
Analyste: Fabienne
Bouvet Immersion dans la musique pour luth d'inspiration élisabéthaine, de 1650 à 1750. De ses plus illustres représentants (Dowland) aux plus confidentiels (Hely), Jakob Lindberg met en exergue, avec beaucoup de finesse, les filiations, nouées entre les musiciens de la Renaissance et du premier baroque ‑le règne d'Elisabeth l' marque en effet l'impulsion d'une effervescence artistique en Angleterre, qui se prolonge bien audelà de sa mort. Voilà un travail autour de la musique jacobéenne qui n'est pas sans rappeler celui de Paul O'Dette, dans son album Lord Herbert of Cherbury's lute book (HM, 1992). Tandis que Paul O'Dette dévoile un jeu incisif et expressif, Lindberg se montre plus introspectif. Clarté du phrasé, rigueur du rythme, son interprétation n’en est pas pour autant austère. Certes la musique de Dowland, qui ponctue le disque, supporterait aisément plus d'exubérance, voire un certain romantisme avant l'heure. Mais la retenue de Lindberg et la sonorité ronde et douce de son luth d'époque siéent particulièrement bien aux répertoires d'esthétique plus tardive, telle la Sarabande de Cuthbert Hely ou les deux Courantes attribuées à Jacques Gaultier. Le dépaysement est total, l'auditeur est transporté à l'époque de Shakespeare. À noter également la prise de son bien définie. D'autres disques de luth élisabéthain ont paru auparavant (par exemple, celui de David Parsons pour le label Metronome en 2001). Le travail de Jakob Lindberg, sans faire oublier celui de Paul O'Dette, les surpasse nettement. Un disque qui apporte un éclairage complémentaire et une sensibilité particulière. Il trouvera sa place dans la discographie des amateurs de répertoire pour luth. | |
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