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Diapason # 623 (04/2014)
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Accent
 ACC24280




Code-barres / Barcode : 4015023242807

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Appréciation d'ensemble:

Analyste: Jean‑Luc Macia

L'intitulé de l'album prête à confusion. Des sept partitions au programme, seules quatre sont des concertos pour hautbois, les autres sont des pages de musique de chambre pour cordes et continuo. En outre, une seule est assurément due à l'un des deux frères Graun, sans que l'on sache lequel : quatre leur sont attribuées sans certitude absolue, et deux ne sont très vraisemblablement pas de sa plume! Le Concerto en ut mineur reviendrait ainsi à Johann Christoph Förster, et la Sinfonia en sol majeur pour cordes à Johann Baptist Neruda. Le plus singulier dans l'affaire est que toutes ces partitions ont été copiées avec la mention « Sign. Graun »... mais on ne prête qu'aux riches. Comme l'affirme la notice, la renommée des frères Graun, employés à la cour de Frédéric II, était telle que leur nom était gage de qualité. Leur style d'écriture semblable complique encore les choses.

Qu'importe au fond, puisque l'album se révèle varié sans être disparate. Ces pages plus qu'agréables, écrites sans doute autour de 1750, captaient bien l'air du temps : la tension du concerto de Förster aurait très bien pu jaillir de la plume de Carl Philipp, collègue des Graun à Potsdam; plusieurs mouvements lents ont un parfum vivaldien et le tout nous fait passer d'un strict style d'Allemagne du Nord, un rien austère (Quatuor en ut mineur) à l'ère galante (superbe Concerto en la pour hautbois d'amour). Le tout dessine un panorama séduisant de la musique appréciée à la cour du roi de Prusse, servi par une étincelante Xenia Lôffler.

La hautboïste de l’Akademie für Alte Musik Berlin survole les concertos avec une grâce et une assurance technique épatantes. La Batzdorfer Hofkapelle la soutient avec compétence et se montre à la hauteur des pages pour cordes, à vrai dire peu exigeantes. Les concertos étant joués à un instrument par parties, on y gagne une complicité chambriste très plaisante.

 

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