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Analyste:
Roger-Claude Travers Les Sonates op. 1, qui connurent quatre versions successives, obsédèrent Geminiani pendant près d’un demi-siècle. Ces différentes strates de composition sont astucieusement explorées dans ce patchwork d’intégrale: l’écriture post-corellienne du premier jet de 1716 côtoie le style préclassique des trios de 1757, en passant par les corrections aux accents français de 1739 et les transcriptions pour clavecin de 1743 et 1762. Ce n’est pas assez? Un arrangement de Barsanti de 1727 pour deux violons aux basses simplifiées et de rares transcriptions pour traversière ou flûte à bec complètent cette anthologie comparative! Elle commence bien avec la Sonate n°1 dans son état primitif. Amateurs de f ugues solides, les London Handel Players sont à l’aise dans le pudding. Entrée du violon sur plusieurs cordes, virtuosité goulue de notes, friande de ruptures rhapsodiques, complexifiant le modèle corellien : voilà le Geminiani « bizarre » tant décrié des jeunes années, mais peut-être le plus authentique, que seul le Purcell Quartet nous avait furtivement fait découvrir, dans un récital pionnier en 1987 Le violon d’Adrian Butterfield restitue avec application les passages touffus. Violoncelle et clavecin ont de la présence, sans grand raffinement. Dans le langage plus
tardif, toujours riche en notes, les deux violons apportent une agréable
touche affettuoso, sensuelle. Saluons aussi les ornements alambiqués
mais élégants de Rachel Brown, aussi à l’aise sur traverso que sur un modèle
droit, et l’esprit français habilement restitué par le clavecin de Laurence
Cummings. A quand, enfin, l’intégrale de référence de l’Opus 1
princeps, celui de 1716 ? Anton Steck y serait sans doute prodigieux. |
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