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Appréciation d'ensemble / Overall evaluation : | |
Analyste: Bertrand Dermoncourt Ce n’est pas tous les jours que l’on rend compte d’un inédit d’un compositeur important, fut-il mort à 26 ans et ayant laissé une postérité pour le moins compliquée : ces Sept Paroles du Christ expirant sur la croix sont en outre proposées par un musicien des plus scrupuleux, René Jacobs, ce qui ne rend pas la critique facile ! Alors réglons d’entrée « la » question posée par ce disque : cet oratorio redécouvert en 1930, récemment authentifié (définitivement?) par le musicologue Reinhard Fehling, puis donné au festival de Beaune 2012 avant d’être enregistré à Berlin, n’est pas un grand chef-d’oeuvre oublié. Comme le dit avec sagesse le chef dans son texte de pochette, les Septem verba ne doivent pas « être comparées au célèbre Stabat Mater ». On trouve certes dans cette suite de sept courtes cantates didactiques des « formes inattendues» ou une « remarquable structure symétrique» en arche, mais on rapprochera plutôt la partition de l’oratorio La Conversion de saint Guillaume d’Aquitaine que des ultimes oeuvres vocales de Pergolesi, dont on ne retrouve pas ici le douloureux piétisme, ni toute l’inspiration mélodique. Ceci dit, ces airs valent bien la production moyenne de Vinci, Durante, Leo ou Porpora, ou celle des opéras de Pergolesi. Sans être décisif ni particulièrement mémorable, tout cela s’écoute avec attention (par exemple l’air «Ah ! peccatoris supplicis »), notamment grâce aux interprètes, à la délicatesse de Sophie Karthauser ou à la souplesse de Julien Behr, soutenus par l’Akademie für Alte Musik Berlin à son meilleur ici. Comme toujours, René Jacobs assure la cohérence du tout et scrute la partition dans ses moindres détails.
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