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Classica # 151 (04/2013)
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CPO
 CPO999953



Code-barres / Barcode : 0761203995325


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Appréciation d'ensemble / Overall evaluation :
Analyste: Roger Tellart
 

Il y a une irrésistible volonté pédagogique dans l’oeuvre imposante qu’a laissée Michael Praetorius. Soit, pour le principal, quelque 20 publications pour le culte, un recueil de danses françaises et les écrits en 3 volumes du Syntagma Musicum. De ce point de vue, l’intéressé a joué un rôle fondamental dans la diffusion des nouvelles formes musicales et des nouveaux systèmes d’enseignement au sein des communautés luthériennes du temps. Dans ce cadre largement didactique, les pages inspirées ne manquent pas. Telle cette Messe de Pâques faite d’emprunts à des recueils préexistants du Thuringeois (Musae Sioniae Il de 1607, Hymnodia et Missodia de 1611) et qui réussit une synthèse heureuse entre les écoles du Sud (la polychoralité vénitienne) et du Nord. Kyrie, Gloria, Sanctus-Benedictus, Agnus Dei et Post-communion sont ainsi à 8 voix, avec un Introïtus à 9 et un Posthudium à 12, tandis que les prières du Propre sont récitées par le célébrant en une manière de néo grégorien, partagé en fait par la plupart des auteurs de la Réforme, dont Schütz. Mais le Credo, comme le voulaient les usages liturgiques officiels (Kirchenordnung), est cantillé sur le profil grégorien traditionnel, preuve des affinités qui existaient toujours à l’époque entre les deux confessions.

Quant à l’interprétation, notons que, familiers de la région de Brême-Basse-Saxe, Manfred Cordes et son collectif de Weser-Renaissance sont attentifs à stimuler ici des résonances sur le chemin d’une spiritualité, disons nord-germanique. Dans ce contexte, le duo des voix féminines est à son avantage (les sopranos charmeurs d’Andrea Lauren Brown et Margaret Hunter) et l’instrumentarium, enluminé d’un concert d’époque (cornet, trombones, dulcian, violon, gambes, etc.), n’est pas avare de traits festifs.

Sans doute, le soin apporté à la présente réalisation est-il, en un ou deux endroits, entaché de formalisme, mais pas au point d’éloigner les baroqueux d’un album qui tourne au « portrait », permettant de mieux cerner la foisonnante personnalité d’un créateur au savoir encyclopédique. 

 

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