Texte paru dans: / Appeared in: |
|
Appréciation d'ensemble:
 |
Outil de traduction (Très approximatif) |
|
Analyste:
Luca
Dupont‑Spirio Il faut les remarquables talents du Collegium Marianum pour nous faire prendre un tel plaisir à la musique de Jiranek, dont les mêmes interprètes gravaient en 2010 un premier florilège (Cinq Diapason, cf. no 589). Car les concertos du violoniste tchèque ne soutiennent pas la comparaison avec celui de Vivaldi, pour violon, qui ouvre le programme. Employé dans l'orchestre du comte Morzin, à qui le prêtre roux envoyait ses oeuvres, Jiranek se perfectionna à Venise, et des échos stylistiques sont certes décelables, notamment dans le Concerto pour flûte en ré majeur, sans doute la plus belle découverte de ce disque. Mais ce sont avant tout les solistes qui soulèvent ici l'enthousiasme. On se délecte à écouter Sergio Azzolini, dans le Concerto pour basson en soi majeur, former chaque note avec un soin infini, de l'attaque à l'extinction. Au hautbois, Xenia Löfler défend deux partitions du même genre avec élégance et mordant. Le Vivaldi évoqué plus haut ‑ retenu ici parce qu'à Leipzig, une édition de l'époque l'attribua à Jiranek ‑ semble n'avoir aucun secret pour le violon de Lenka Torgersen, qui se précipite avec une liberté insolente dans les traits virtuoses, sans perdre sa poésie. Dans le concerto pour flûte précité, on est conquis par le timbre limpide et l'élan aérien de Jana Semerádová, dont on salue la direction aussi précise que vivante. Le Collegium Marianum, en effet, présente des couleurs, une cohésion, une verve collective qu'affichent peu d'ensembles baroques aujourd'hui. Le tout allié à une intégrité louable vis‑à‑vis du répertoire : sa discographie ne fait qu'exhumer des compositeurs méconnus d'Europe centrale. C'est presque dommage, car on écouterait volontiers ces musiciens dans des oeuvres aussi riches que leur jeu. |
|
