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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Gaëtan Naulleau Le rythme des réussites devrait aujourd’hui s’accélérer comme se sont multipliés les chœurs tissant l’impossible Confiteor avec la sûreté d'une dentellière, et les cornistes sortant là tête haute du Quoniam. Mais l'effort stimule l'esprit, et impose d'avoir une idée claire du but expressif, tandis que l'aisance l'endort. Hormis le remake inégal de Gardiner (SDG, cf. no 646) et le choeur de solistes athlétique fédéré par Minkowski (Naïve, cf. no 565), aucune vision majeure n'a pris le relais de Suzuki. La version de concert n'a pas le privilège de la banalité (Cohen, Pichon, Van Veldhoven, Rademann), mais elle décroche le pompon. D'un numéro à l'autre, on guette le moment où le flou de la texture, des caractères, de phrasés placides au choeur (sans point culminant, sans accent ferme) se dissipera au profit d'un geste articulé ou d'un appui profond. Est‑ce vraiment le Concerto Köln que nous entendons ici ? Est‑ce une profession de foi sans rire, ce début du Credo dans Ia barbe ? Le néant menace l'Et in spiritum, trou noir avalant la moindre aspérité. Herreweghe, dont la manière harmonieuse est sans doute le modèle de Djisktra, gagne en comparaison le charisme de Mitropoulos,. Il a les idées claires, et son Christ à lui ne sort pas du tombeau en charentaises (Et resurrexit). Mais on hésite. Faut‑il se réjouir malgré tout qu'avec Djisktra, un choeur symphonique aussi imposant que celui de la Radio bavaroise trouve (à effectif réduit) une pâte, malléable compatible avec les exigences de Bach. Ou regretter que l'adaptation s'exerce au détriment du mot et des contours ? Le début du second Kyrie, qui laisse le temps de goûter presque à découvert la splendeur de chaque pupitre (ces ténors, ces basses!), flatte l'oreille par l'onctuosité du legato, mais la mayonnaise ne prend pas, l'intensification du contrepoint et de l'harmonie tourne à vide. Et ce Crucifixus au pays des Bisounours... La présence de Kenneth Tarver, ténor classieux s'il en est, laissait quelques espoirs, déçus par un Domine Deus sans esprit (et pas bien juste côté dame) puis un Benedictus tendu. Les autres solistes sont gagnés par la paresse générale, jusqu'à I’Agnus Dei suspendu, piano et pianissimo, tel un rideau fraîchement blanchi offert à la brise d'été sur le fil à linge. C'est très joli, en effet. |
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