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Diapason # 655 (03/2017)
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Aparté
AP138



Code-barres / Barcode : 3149028098822

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Philippe Ramin

Particulièrement remarqué dans des projets singuliers où son talent fait mouche (« Les Lumières du Nouveau Monde », « Récital de Saint­ Péters-bourg », tous deux pour Erato) Olivier Baumont retrouve ici son univers de prédilection, le XVIIIe français. Tel un Stéphane Bern du monde musical, il nous guide à Versailles pour nous faire goûter des pages rares et légères, où le violon s'invite, près du clavecin. Il exhume notamment quelques pépites de Simon Simon (ca. 1735‑ca. 1802) et Jean‑Baptiste Cardonne (1730‑après 1792), deux parfaits inconnus dont la musique a pourtant charmé les oreilles des filles de Louis XV.

Comme un rappel de ces temps paisibles où l'amour tient un brillant empire, le coup d'envoi est donné par la pendule du Grand Cabinet de Madame Victoire ‑ l'album affiche en couverture le portrait par Nattier de Madame Adélaide faisant des noeuds, que complètent dans la notice ceux de Madame Adélaïde solfiant une partition de violon et de Madame Henriette jouant de la basse de viole. Le programme est aussi ponctué par les carillons d'une autre pendule (Cabinet de la Méridienne), idée charmante qui transporte l'auditeur dans l'atmosphère idéalisée de ces lieux.

Les instruments joués par Olivier Baumont et Julien Chauvin sont d'autre témoins de cette période: le violon aurait appartenu à Madame Adélaïde (la notice est fort prodigue sur son destin rocambolesque, et le clavecin Blanchet, acquis par le musée du château en 1961, a fait l'objet de plusieurs enregistrements. Le cadre expressif imposé par le claveciniste (un aimable entre‑deux, ni trop souple ni trop varié côté toucher) réussit fort bien aux pièces concertantes en ce qu'il laisse entière liberté à Julien Chauvin de nous faire comprendre le discours. À la fois élégiaque et d'une élégante virtuosité, son archet creuse les beautés mélodiques de Dauvergne, dose le cheminement harmonique subtil d'une musique certes galante mais point timorée. Les variations pour deux violons de Guignon sur Les Sauvages de Rameau (en rerecording) montrent l'étendue de la palette sonore du violoniste. Le phrasé limpide, l'articulation parfaitement maîtrisée forcent l'admiration. On entend avec plaisir l'habile transcription de Benaut (quelques pages d'orchestre de Castor et Pollux offertes au seul clavecin), on s'amuse à constater que la basse d'Alberti a déjà contaminé la gavotte, à la manière d'un Balbastre... Baumont y insuffle une délicatesse fragile qui fait merveille, et résiste dans l'Ouverture à la tentation d'une virtuosité trop manifeste.

Une certaine idée du rococo mar­qué au coin du bon goût unifie l'interpré-tation d'un disque utile. Sa présentation élégante et la qualité du livret sont deux autres atouts non négligeables.


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