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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Gaëtan Naulleau
Diapason d'or pour un
album auquel on trouvera des défauts sans chercher bien loin, mais
Diapason d'or évident car ému. Nous reviendrons souvent à ce bouquet
d'airs de cour, quitte à enjamber les intermèdes en trio, et à troubler une
succession si finement ajustée. En concert, ils offriraient des
divertissements utiles et certainement agréables, mais sous les micros, les
limites de deux violons courts de timbre sont évidentes, le geste se montre
trop vague là où Couperin le veut agile, trop appuyé quand il s'agit d'être
intense. Le trio de continuistes qui les soutient (et fait merveille dans
les airs) n'y peut rien, L’exigeante Passacaille de Couperin, tableau
foisonnant quand les meilleurs archets jouent à la fois de sa
grandeur sombre et de son instabilité, déclame dans sa barbe. Quelle belle
idée pourtant, la faire surgir après la tempête des trois Stances
du Cid. « Air de cour » ? Pas tout à fait. Au temps de Mozart,
avec un orchestre et des vers de Métastase, ce serait un « air de concert ».
Avec seulement une vois et le continuo, le principe est le même pour
Charpentier relisant Corneille, exacerber et embellir nos passions d'une
situation dramatique célèbre. Rodrigue paniqué, Cyril Ativity porte chaque
mot avec une autorité si virile, une intelligence si directe, une séduction
si peu calculée, que les véhémences âpres de ce chant hors norme n'agressent
pas l’oreille, captivée. Et quand elles s'apaisent pour deux notes (« l'un
m'anime le coeur, l'autre retient mon bras ») ou une phrase entière,
la douceur du ton n'amollît pas la projection du mot.
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