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Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Philippe Ramin La pratique qui consiste à réduire au clavecin les oeuvres d'orchestre est bien documentée aux XVIIe et XVIlle siècles, mais les exemples imprimés (hormis d'Anglebert, Rameau et Balbastre) sont rares. Marie Van Rhijn a puisé dans deux sources pour élaborer un programme autour de l'Alcide de Marin Marais, un recueil anonyme rassemblant de nombreuses « simphonies » et le manuscrit « Babell » de 1702. L'album pique aussi la curiosité par le choix d'un clavecin du XVIle siècle, anonyme lui aussi et jamais enregistré, dont la sonorité ronde et puissante est tout à fait étonnante.
L'interprète complète le programme par sa propre transcription de la Suite pour viole en si mineur du Livre Il. Ici la personnalité de la musicienne s'affirme le mieux, l'alliance d'un toucher bien conduit et d'une certaine fermeté de ton fait merveilles. Le prélude mélancolique, la courante solide et sérieuse, les sarabandes ont une qualité de diction captivante ‑ à défaut de la profondeur et de l'imagination d'un Skip Sempé quand il aborde semblable répertoire.
La volonté de caser un maximum d'informations dans un espace réduit amène parfois la claveciniste à survoler les caractères. Cet Air pour les Nymphes et les Zéphyrs est bien tendu, le rondeau redoublé plus crispé que grandiose ; l'Ouverture même enchaîne les ornements, arpèges figurés et rythmes pointés avec une urgence mécanique où l'air et le sourire viennent à manquer. Gageons qu'avec le temps, ce talent déjà prometteur trouvera la voie où s'épanouir.
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