Texte paru dans: / Appeared in: |
|
Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Philippe Venturini Pas besoin d'écouter la musique pour deviner qu'Atsushi Sakai et ses complices ont opté pour des tempos retenus. Paolo Pandolfo (Glossa, 1994-1995) n'avait besoin que de deux disques et de 2 h 27 pour mener à bien son intégrale des cinq suites. Il joue ainsi La Forqueray en 2' 15, Jordi Savall (Astrée, 1977) en 2' 45, Julien Léonard (Muso, 2010) en 2' 46 et Atsushi Sakai en 5' 32. Bien évidemment, le gambiste, n'a pas choisi un tempo deux fois plus lent que ses pairs : il respecte les reprises, celle de la seconde partie de chaque pièce étant souvent omise. Cela dit, l'allure générale est plus propice à la contemplation, inclination naturelle de la viole, qu'à la virtuosité conquérante d'un violon qui commençait
alors, poussé par un vent chaud venu d'Italie, a s'imposer. Comment alors
saisir l'autoportrait musical d'un artiste qui passait pour « quinteux,
fantasque et bizarre » selon Hubert Leblanc dans sa Défense de la basse de
viole contre les entreprises du violon et les prétentions du violoncelle ?
Comment lire l'indication « Vivement et d'aplomb » ? Ce parti pris de
solennité, jamais empesée, confère une dimension supplémentaire à certains
portraits comme La Couperin (« Noblement et marqué »), La Régente
(« Noblement et soutenu »). Le travail d'orfèvre sur le son, de l'attaque à
son extinction, amène à repenser certaines pages qu'on pensait connaître
telle La Mandoline (« Point trop vite et d'aplomb») à l'humour
discret ou La Leclair (« Très vivement et détaché ») qui, s'il ne
s'impatiente plus, n'en reste pas moins conquérante. Cette musique n'étant
pas l'affaire d'un soliste mais d'un trio, il faut signaler l'art avec
lequel Christophe Rousset se glisse entre les temps pour entretenir le son
et le soutien efficace de Marion Martineau qui élargit la palette de
couleurs sans l'alourdir. |
|
Consultez d'autres mois / Browse other months
|
|
|
|
Cliquez l'un ou l'autre
bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD |