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Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Philippe Ramin Victime d'une époque troublée, le sieur Laborde, dédicataire d'une Pièce en concerts de Rameau (dont il fut l'élève) a connu un funeste destin tranché net à la Révolution... Cet intime de Louis XV, intéressé par la composition et la théorie musicale, publie en 1763 Trois recueils de chansons avec accompagnement de harpe, de violon et de clavecin. Le Trio Dauphine complète l'évocation de ces doux moments par un arrangement très réussi du deuxième Concert de Rameau (la harpe combine avec art force conduits mélodiques et la réalisation de l'harmonie) et un extrait des pièces pour clavecin du fils Forqueray. On découvre également une ravissante sonate de Petrini dédiée à mademoiselle Laborde, exécutée à la harpe avec davantage de délicatesse que de caractère.
Le Trio
Dauphine nous entraîne ainsi dans les salons de Louis XV, et s'efforce de
recréer leur atmosphère singulière où la musique d'une feinte simplicité
faisait bon ménage avec la parole grivoise ou aimable. Un exercice
difficile, au disque tout particulièrement. Dans la Chanson villageoise
ou Non, je n'aimerai jamais, le soprano agréable et virtuose de
Maïlys de Villoutreys incarne à merveille l'expression du sentiment
individuel, si nouveau à l'époque, et se mêle à ravir
aux couleurs délicates de
l'habile
partie de violon. Certes, le
texte est un peu en retrait. Le sommeil illustré par Dors, dors et la
morbide douceur de Lugubre Nuit laissent entrevoir un potentiel
musical un peu survolé par le Trio Dauphine, qui se retranche derrière une
présentation non exempte de clichés baroques. Malgré ces occasionnelles
hésitations, on salue l'audace de ce jeune ensemble, qui sort des limbes un
répertoire moins anecdotique qu'il n'y paraît. |
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