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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Sophie Roughol Né à Bologne, Brescianello est en 1714 violoniste à Venise auprès de l'Electrice de Bavière. Il gagne Munich avec la cour en 1715, puis occupe le poste de Kapellmeister à Stuttgart. Sa renommée souffrira d'une rivalité locale avec le compositeur Reinhard Keiser, mais certainement plus de son échec à être reconnu comme auteur d'opéra et pas seulement de musique instrumentale (enregistrée en 2004 par La Cetra, Glossa). Tisbe, son unique tentative dans le genre, ne sera jamais représentée.
Les Métamorphoses d'Ovide
fournissent la trame d'un quiproquo tragique entre deux amants conclu par
leur suicide... ici transfiguré en lieto fine acrobatique. Le plateau
se limite à quatre chanteurs. Mais de l'Ouverture à la française aux deux
choeurs façon tragédie lyrique française ajoutés par Brescianello au livret
de Martello, et à la riche palette instrumentale, l'opéra est emblématique
du syncrétisme stylistique de cette première moitié du XVIIIe siècle. Si
l'acte I s'en tient aux figures obligées de la pastorale, le Il est en
revanche bien troussé et réveille tous les interprètes ‑ chanteurs,
orchestre ductile, continuo subtilement gradué. Dès lors, place à un
festival d'arias et ariosos avec instruments obligés, tels flûtes douces et
violoncelle, sous la direction efficace de Jörg Halubek. Julius Pfeifer
prête à Pirame un timbre solaire (« Pace, Pace a due miseri amanti »
au II, ou « Non turbarii, alma innocente » au III, avec des cordes
fleurant bon leur Vivaldi). Voix charnue et nuancée, Nina Bernsteiner
bénéficie d'arias de voltige (« Fiero leon, sbranami omai » du 11,
avec violon solo), ou touchées par la grâce (« Apri i lumi moribondi
» à la fin de l'opéra). Le tout s'écoute avec plaisir. |
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