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Analyste: Océane Boudeau
Plutôt «une anthologie raisonnée,
un voyage à travers la polyphonie oubliée, celle qui était improvisée en
faux‑bourdon : un (ou plusieurs) chanteur(s) brodai(en)t une (ou des) lignes
au‑dessus (ou en dessous) du plain‑chant. Cette pratique, qui remonte aux
sources du contrepoint et a perduré jusqu'au XIXe siècle, a rarement été
fixée sur le papier, mais quelques compositions en gardent des traces,
certains traités livrent ses clefs.
Pendant les quatre années d’une fructueuse collaboration, les musiciens de
l’Ensemble Gifles Binchois et des musicologues ont détaillé les recettes de
ce pain quotidien de la polyphonie sacrée, passé au fil du temps à la marge
du répertoire. Ce travail patient a permis aux chanteurs de développer une
écoute collective spécifique. Car il ne s'agit pas d’interpréter ces
musiques commeon lirait une polyphonie contemporaine, mais de se
mettre dans l’attitude de l'improvisation. N'attendez pas denoms
illustres. Si Vellard a réservé quelques plages à Sermisy et Charpentier,
ils côtoient principalement d'obscurs musiciens. L’Ensemble Gilles Binchois
et l'épatante Maîtrise de Toulouse rendent à ces musiques une dévotion
généreuse et simple, un charme prochede la sensibilité populaire. Au
groupe vocal,modèle d'équilibre composé de cinq chanteurs masculins,
se joignent l'orgue et le serpent, deux instruments liturgiques par
excellence. La plénitude et la souplesse des voix, alliées à la pureté de la
diction, servent quelques perles: Pange lingua et Ave maris stella
mises en polyphonie par le chanoine Derey, professeur de Rameau, ou encore
Alleluia, O filiiet filiae dont la verve naïve nous ravit.
Les timbres enfantins renouvellent la palette, et un grand, naturel se
dégage de ce projet érudit mais soucieux de la part la plus vivante des
polyphonies anciennes.