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Diapason # 633 (03/2015)
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AAM Records
AAM003




Code-barres / Barcode : 5060340150037

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Jean‑Luc Macia

L’orchestre fondé par Christopher Hogwood et dirigé depuis 2006 par Richard Egarr a créé son propre label, dit-il, pour revenir aux sources des oeuvres. Comme pour les Brandebourgeois (HM, cf no 568), Egarr préfère dans les quatre Suites un groupe de solistes à l'habituel orchestre de chambre comptant trois ou quatre premiers violons, et baisse le diapason « à la française ». S'il revient ainsi au noyau instrumental dont Bach disposait à Weimar, il ne se laisse pas tenter pour autant par les reconstructions de versions originales sans trompettes ni timbales, que Siegbert Rampe (MDG) et surtout Monica Huggett (Avie, Diapason d'or) nous ont dévoilées. Voici donc l'instrumentation traditionnelle, mais au régime.

Les parties pointées des Ouvertures des deux premières Suites sont phrasées avec une certaine inventivité, où les ornements volubiles des hautbois puis de la flûte nous évitent des temps forts appuyés. Hélas, les fugues sont débitées sans légèreté ni fantaisie; Les reprises des parties B et A’ sont effectuées (le premier volet de la BWV 1069 s'étire ainsi sur presque treize minutes). On, n'en demandait pas tant.

Dans ses notes d'intention, Egarr regrette que l'interprétation des quatre Suites soit devenue une course de vitesse depuis quelques années, et prend pour référence les danses françaises dont Bach s'inspire. Argument léger, si l'on pense que tous nos musicologues convergent vers des tempos très allants pour la plupart de ces danses au début du XVIIIe siècle. Le résultat ? Sinistre. Des hautbois épais et des rythmes sans élan empèsent la BVW 1066. Si les broderies de Rachel Brown à la flûte nous charment par moments, les tempos relâchés sous la molle battue d'Egarr (la Sarabande!) nous font bâiller aux corneilles tout au long de la BWV 1067, Badinerie (bredouillante) comprise. Dans les deux dernières Suites, les pauvres cordes solistes ploient sous des trompettes fulminantes ‑ optimiste, Egarr nous promettait que le diapason bas réglerait tout problème d'équilibre. L’Aria de la BWV 1068 est simplement banal. A oublier.
 

 

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