Texte paru dans: / Appeared in: |
|
Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Philippe Ramin Pieter‑Jan Belder sera le premier à graver l'intégralité du splendide manuscrit conservé à Cambridge, incomparable par le nombre des pièces (quasi trois cents) et des auteurs réunis. Mais ils ne sont que deux à l'affiche de ce troisième double album Peter Philips, qui renonçait à sa patrie pour conserver sa foi et s'installait aux Pays‑Bas en 1590, et Sweelinck, l'« Orphée d’Amsterdam », dont le contrepoint flamboyant a inspiré les compositeurs pour clavier de l'Europe entière. Philips s'est fait une spécialité du genre de l'intavolatura (tablature), type particulier d'arrangement de musique vocale vers le clavier riche en diminutions savantes. La contribution de Sweelinck au Fitzwilliam réside quant à elle en d'impressionnantes fantaisies à la virtuosité d'écriture inégalée et une Toccata de style italien. Belder met en scène ce large éventail musical avec des moyens considérables. Sa lecture prend suffisamment de hauteur pour dégager l'intense expressivité de la méditation des pavanes, le jeu étincelant des chansons ornées et la transe des fantaisies complexes. Dès les premières notes, on sent une technique qui domine largement les exigences de ces pages, où l'excitation intellectuelle doit être transcendée en objet de beauté.
Il utilise deux instruments en
parfait accord avec le projet (contre quatre dans le premier volume): un
clavecin flamand à octave courte, dont le plein jeu est aussi convaincant
que les jeux séparés (admirable quatre pieds), et un italien à la rondeur
éclatante. Belder signe une version exemplaire qui, sans faire oublier les
réalisations partielles d'Hogwood et de Leonhardt, hisse l'enjeu artistique
vers un sommet. |
|
|
|
Cliquez l'un ou l'autre
bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD |