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Code-barres / Barcode : 0888837959728 |
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Appréciation d'ensemble / Overall evaluation : | |
Analyste: Stéphane Friédérich De disque en disque, Simone Dinnerstein poursuit une quête du passé. Mais on ne sait lequel. Tout, chez elle, est de l’ordre de la nostalgie. Quand elle enferme son jeu dans le souvenir tiède et immobile d’un son monochrome, on imagine qu’elle invente un Bach hors des codes revisités par le baroque. Racha Arodaky, Edna Stern, Célimène Daudet réussissent élégamment ce détournement à leur profit. Seulement, elles dépassent la partition, ses contraintes contrapuntiques et tentent des jeux de timbres qui n’appartiennent qu’à elles. Simone Dinnerstein, qui même ici, dans ces Inventions et Sinfonias ne montre pas une technique parfaite — chaque voix étant à nue — n’offre rien d’autre que la contemplation de sa quiétude. Le sourire est comme figé dans un legato, une attaque, un placement des respirations et des accents absolument inamovibles. La perte d’énergie, la passivité qui tient lieu de style y compris dans les pièces véloces jouées comme glissées sur les plumes d’un anatidé nous font perdre toute concentration. La « bobine sonore » se déroule en musique de fond. Ce pourrait être autre chose que du Bach, cette joliesse qui frise la mièvrerie dans les Sinfonias (n° 2 en ut mineur). On peut jouer ainsi pour soi la nuit avant de s’endormir. Faut-il infliger un tel pensum à son prochain?
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