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Classica # 160 (03/2014)
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Psalmus
 SCS027028029



Code-barres / Barcode : 7394218001021

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Appréciation d'ensemble / Overall evaluation :
Analyste: Jérémie Bigorie
 

LA DERNIÈRE LEÇON D’UN MAÎTRE DU CLAVECIN

Le label Sanctus honore Rafael Puyana, collectionneur passionné mais aussi pédagogue et claveciniste virtuose, dans un récital Bach de toute beauté.

Disparu en mars 2013 à l’âge de 81 ans, Rafael Puyana recherchait de puis quelques années la compagnie des micros que sa Ion- que carrière avait plutôt tenue à distance. Par-delà l’aspect émouvant de ce qui constitue l’un de ses derniers enregistrements (effectué à son domicile parisien), ce superbe livre-disques revêt une dimension singulière à plus d’un titre : dans la notice, le dernier élève de Wanda Landowska argumente ses choix (tempos, ornementations...), fait valoir sa fréquentation du répertoire baroque et sa connaissance de la facture instrumentale, n’hésitant pas, au passage, à flétrir de mauvaises traditions. Pourtant, l’on aurait tort d’y voir une attitude docte et professorale : en véritable démiurge plus fidèle à l’esprit qu’à la lettre, Puyana nous livre une interprétation - consubstantielle à son instrument - haute en couleurs des Six Partitas. Cet instrument, dont il nous est relaté l’origine et donné à voir la splendeur, n’est autre que le fameux clavecin à trois claviers de Hieronymus Albrecht Hass (1740).

Grisé par ce qu’il a sous les doigts et avec la volonté de tirer profit de ses multiples potentialités, Puyana confère une dimension orchestrale aux suites de danses par le biais des registrations, tel le registre « nasal » afin d’évoquer la musette, ou le jeu de 16 pieds dans le Capriccio de la Deuxième Partita qui dégage une orgie sonore digne d’un autre capriccio, espagnol celui-là... Idéale pour caractériser ce que Bach appelait les « galanteries », cette variété de timbres pourra ailleurs paraître envahissante. Aussi la Sarabande de la Partita en si bémol perd- t-elle en confidentialité ce qu’elle gagne en exaltation. Une fois le principe admis, cette version peu idiomatique ne lassera pas de vous dévoiler ses merveilles, redevables tout autant à une intelligence lumineuse du texte qu’à un art accompli du phrasé. Splendide.

 

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