Les Concertos brandebourgeois cachent-ils encore des secrets que les musiciens n’auraient pas réussi à révéler ? Au regard d’une abondante discographie, on en doute. Les lectures dynamiques et solaires (Fasolis, Arts et Café Zimmermann, Alpha), insolemment virtuoses (Goebel, Archiv) ou plus contemplatives (Savall, AliaVox) semblent avoir cerné, sinon épuisé, le sujet. Et n’oublions la version de l’Akademie für alte Musik enregistrée pour Harmonia Mundi en 1997. A priori, rien ne distingue cette nouvelle lecture. L’ordre choisi (nos 1,6, 2, 3, 5 et 4) ne dit pas grand-chose, excepté peut-être la volonté d’encadrer un concerto (les n° 6 et n° 5) par deux autres de même tonalité (respectivement fa et sol). Le choix d’un diapason « français », bas (la = 392 Hz) précise sans doute davantage une orientation stylistique. Le son prend naturellement des couleurs plus sombres sans pourtant obscurcir la polyphonie (Concertos n° 3 et n° 6) malgré une prise de son plus globale que détaillée et plutôt terne.

Infaillible, le Freiburger Barockorchester propose une interprétation toujours bien structurée de chaque concerto, étayée par une basse continue active et sonore. L’hétérogénéité des timbres du Concerto n° 2 ne met jamais en péril l’homogénéité de l’ensemble. Des tempos animés (finale du n° 2) mais jamais sportifs (Allegro du Concerto n° 3) permettent de jouer des contrastes mais refusent la course de vitesse.
S’il n’apporte rien de nouveau, ce brillant ensemble propose une juste synthèse des différents courants mais il ne renouvelle pas la réussite de ses Suites (Harmonia Mundi, « Choc » de Classica n° 138).

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