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Code-barres / Barcode : 5028421943374 |
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Appréciation d'ensemble / Overall evaluation : | |
Analyste: Jérémie Bigorie L’homme aux quelque 1700 cantates et 40 passions n’a laissé pour le clavier qu’une demi- douzaine de recueils. Ceux-ci sont généralement constitués de courtes pièces au contenu léger, dont la part grandissante confiée à la mélodie accompagnée aux dépens de la polyphonie, seconde, d’une certaine manière, le passage au style galant. Elles méritent bien mieux que l’indifférence polie avec laquelle on les traite. Il y a beaucoup de variétés dans les Fugues légères (titre français original), en fait de petites suites, chaque fugue étant suivie de trois morceaux en forme de danses : Roberto Loreggian arpente les sentiers vierges de cette musique avec un sens réjouissant des registrations et des accents. Le pittoresque s’immisce dans les thèmes populaires (la Pologne chère à Telemann) et autres faux bourdons qui démentent l’abstraction de conservatoire associée à cette forme de haute virtuosité contrapuntique. Les 20 Kleine Fugen, dédiées à Marcello, sont judicieusement jouées à l’orgue (Telemann laisse une alternative au clavecin) . Brièveté et diversité sont ici les maîtres-mots. L’interprète met à profit les sonorités légèrement acides de son instrument par un jeu franc, pétillant, animant d’une vie intense les différents tracés que dessine chaque voix. Plus difficiles à défendre en raison de leur contenu anecdotique, les Ouvertures n’exercent pas au clavier la même séduction qu’à l’orchestre. Mais on retrouve le compositeur à son meilleur avec les Suites — il n’est pas anodin que certaines furent longtemps attribuées à Bach — publiées sous le titre évocateur d’Essercizii musici. La spontanéité du jeu de Loreggian fait à nouveau merveille et place cette anthologie, aux côtés des 36 Fantaisies publiées chez le même label, parmi les meilleurs choix.
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