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Analyste: Roger‑Claude Travers Si le jeune Don Antonio commit la modeste RV 52 à la demande d'un amateur patricien de Venise qui tâtait du flauto dolce, l'expérience ne fut que fugitive. il l'invita par la suite dans ses concertos, mais ne la nota nulle part dans ses sonates. Les RV 14, 16, 31 et 36 du présent récital sont donc des adaptations (pour certaines transposées) de sonates pour violon de l'Opus 2. Les versions originales des RV 28 et 806 demandent également un archet soliste, tandis que le faussaire talentueux Nicolas Chédeville, auteur du célèbre Il pastor fido op. 13 dont voici la sixième sonate, a depuis longtemps été démasqué.
Comme l'écrit justement Jean Cassignol, fin reconstructeur du RV312R pour flautino, le souffleur triche : il utilise une flûte ténor en ré pour la RV 36, permettant de jouer un ton au‑dessous, avec des doigtés plus aisés dans les passages difficiles. Même recours à des flûtes intermédiaires en différents tons dans les RV 16 et 31. Saluons cependant la beauté des instruments choisis, qui changent pour chaque sonate. La flûte basse fabriquée par Luca De Paolis d'après un modèle de Bressan, cajolée par un positif aux accents d'orgue de barbarie, rendrait presque attachante la RV 52. Jonglant avec tous ces paramètres douteux, Cavasanti et ses complices, groupés habituellement sous le dénominatif de Tripla Concordia, s'amusent avec une friponnerie communicative. Écoutez l'engagement dynamique du violoncelle bondissant dans la Gigue de la RV 31 ou ce clavecin inventif et coquin, toujours prêt à relancer le discours dans le Capriccio de la RV 16.
Partenaire
régulier de Dorothée Oberlinger, le brillant Lorenzo séduit par sa diction
parfaite, sa sonorité ronde, son expression naturelle, jamais forcée. Le
Largo de la RV 806, joué à la flûte à bec, y gagne un
charme que le violon d’Anton Steck peinait à lui offrir. |
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