Texte paru dans: / Appeared in:
Sony 88985302932 |
|
Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Cyril Mazin
Autant le dire d'emblée, ce
florilège très attendu d'airs de Haendel par Sonya Yoncheva, gravé en
studio, en juin 2016, déçoit. S'il n'est pas question de dénigrer la beauté
immédiate de la voix, ni l'aisance stylistique admirable de la soprano
bulgare, il n'en va vraiment pas de même pour ce qui concerne le soutien
d'Alessandro De Marchi et de ses instrumentistes. Comment, face à de telles
capacités expressives et à un tel matériau vocal, ont‑ils pu livrer un
accompagnement orchestral aussi aride et lénifiant ?
La suave 'Mélancolie de « With
darkness deep, as is my woe » (Theodora) subit à peu près le même
outrage. Le balancement étriqué de l'orchestre refoule l'émotion et
contraint la chanteuse à endiguer la plupart de ses affects (là encore, il
faut entendre les subtils épanchements de Nikolaus Harnoncourt pour la
Theodora de Robeda Alexander!). Le sémillant « Tornami a vagheggiar»
de Morgana (Alcina) ne parvient pas, lui non plus, à séduire. En
dépit d'une structure naturellement plus énergique, l'air s'expose de
manière factice et se trouve privé du charme piquant auquel il a droit et
aspire. Encore une fois, Sonya Yoncheva semble livrée à elle‑même, sans
appui, sans guide. Un rien plus dynamique, « Non disperar chi sa ?» (Giulio Cesare) est, sans conteste, l'air le plus réussi du programme. La voix trouve, en effet, quelques occasions de rayonner dans l'aigu et de faire valoir sa véritable amplitude.
Les humeurs contrastées d'Agrippina
passent presque à la trappe, faute d'une véritable impulsion du chef sur ses
instrumentistes : « Ogni vento ch'al porto la spinga » souffre d'un
élan timide et « Pensieri, voi mi tormentate !» traduit bien peu les
angoisses de l'impératrice romaine. Plus dépouillé, malgré les enluminures dessinées par un violon solo très volubile, « Lascia ch’io pianga» (Rinaldo) vient clôturer le parcours de manière arbitraire et peu originale. En guise de bonus, « When I am laid in earth », extrait de Dido and Aeneas de Purcell, laisse entrevoir, en revanche, quelle superbe reine carthaginoise la soprano pourrait être. Au final, on ne peut qu'espérer que Sony se décidera à offrir à Sonya Yoncheva, pour ses prochaines incursions baroques, des compagnons de route à la hauteur de son considérable talent.
|
|
Support us financially by purchasing this disc from eiher one of these
suppliers.
|
|
|
|
Cliquez l'un ou l'autre
bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD |