Texte paru dans: / Appeared in:
*


Classica # 181 (04/2016)
Pour s'abonner / Subscription information

L'Autre Monde
LAM1




Code-barres / Barcode : 3760106030109

Appréciation d'ensemble:

Outil de traduction ~ (Très approximatif)
Translator tool (Very approximate)
 

 
Analyste: Philippe Venturini
 

Ce disque est une histoire de fidélité et de reconnaissance. De Jean-Paul Combet, fondateur du label Alpha et désormais à la tête de la maison d'édition L'Autre Monde, envers Gustav Leonhardt qui lui a fait l'« honneur » d'enregistrer ses derniers disques ; l'illustration de couverture représente d'ailleurs la merveilleuse maison Bartolotti à Amsterdam où vécut l'artiste. De Marie Leonhardt envers son époux, Gustav, dont elle loue la clairvoyance et la détermination, souvent accompagnées d'une « autorité imparable », dans un passionnant texte de présentation. De Jean-Paul Combet envers Marie Leonhardt qui réédite un enregistrement devenu introuvable depuis bien longtemps. Il fut enregistré à la Casa de Mateus. La violoniste enseignait alors l'été dans cette superbe propriété du nord du Portugal. Elle y réunit amis et élèves pour constituer cet éphémère Ensemble baroque de Mateus. S'y distinguent, notamment, les noms des violonistes Florian Deuter et Andrew Manze, du claveciniste Richard Egarr et du luthiste Fred Jacob qui, depuis, ont tracé leur route.

Ce qui pourrait rester un témoignage, un souvenir, voire une photo un peu jaunie, présente aux contraire des couleurs d'une singulière intensité. Pas celles de la virtuosité conquérante, du triomphe de l'instrument mais celles du plaisir du partage de la musique, d'une évidente élévation spirituelle et d'une douce mélancolie. Le caractère de ces chaconnes et autres passacailles, formes construites sur la répétition, n'a d'ailleurs rien d'obstiné ni de belliqueux comme il a pu l'être, fouetté par les archets de Reinhard Goebel et des siens, mais, il se montre au contraire d'une imperturbable sérénité dans sa façon de compter le temps qui passe. En fin de programme, on découvrira la chaconne de la Partita pour violon seul BWV 1004 de Bach, enregistrée ultérieurement, qui, après une impulsion les pieds bien sur terre, s'envole très vite vers l'indicible. Plus qu'un document ou une leçon de musique, une leçon de vie.

 


  

Cliquez l'un ou l'autre bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD
 Click either button for many other reviews