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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Jean‑François Lattarico
Le principal mérite de l'album
est de révéler une musique absolument superbe. Compositeur prolifique, au
service de quatre cours (Venise, Berlin, Vienne et Londres, où il collabora
avec Handel), Attilio Ariosti est une sorte de chaînon entre l'opéra
vénitien de la fin du XVIIe siècle (dans le style d'un Pallavicino ou d'un
Sartorio) et le dramma handélien. L'album pioche dans huit partitions
(sur la trentaine qu'il enchaîna entre 1697 et 1727). Les nombreux extraits
de Caio Marzio Coriolano valent le détour pour l'étendue de la
palette chromatique, virtuose sans être excessivement artificielle, pour
l'art du pathétique (magnifique récitatif accompagné, « Spirate, o iniqui
marmi », digne du meilleur Scarlatti), sans le pathos mielleux. Les
pages instrumentales (I'Ouverture à deux temps de ce même opéra) montrent
aussi quel homme de théâtre il était.
Filippo Mineccia signe là son second disque soliste (après un
récital d'arias de Vinci qui avait moyennement convaincu). Les progrès sont
indéniables, les acrobaties de la partie B, de « Voi d'un figlio »
ont de l'allure, les passages élégiaques (« Benché l'ultimo ai tormento
») de l'autorité ‑ malgré la projection relativement limitée et un grave peu
sonore. L'Ensemble Odyssée, dirigé avec grâce par Andrea Friggi, instaure un
dialogue rhétorique, toujours attentif, avec le contre‑ténor.
En 2011, le Festival de
Montpellier avait eu la bonne idée de monter La fede nei tradimenti d’Ariosti,
un des nombreux opéras conçus pour la cour de Berlin, révélant, grâce à la
fougue de Fabio Biondi, une partition magnifique, à l'image de ces dix‑sept
extraits admirables. La note attribuée vaut surtout pour la musique, qui
attend désormais des hérauts plus ambitieux et audacieux. |
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