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Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Jean‑Luc Macia Les grands choeurs symphoniques s'aventurent de moins en moins souvent chez Bach: comment faire face à l'évolution des goûts ? Comment retrouver leurs marques avec un orchestre sur instruments anciens quand ils ont été formés pour tonner dans le Requiem de Verdi et adoucir les lignes infinies de celui de Brahms ? Comment s'alléger sans se décharner, s'adapter sans se renier ? Défi d'autant plus passionnant qu'il est ici relevé par une formation célèbre entre toutes, encore fêtée il y a quelques mois dans les schumanniennes Scènes du Faust de Goethe (avec Daniel Harding, Diapason d'or, cf no 636).
Réduit pour l'occasion à une trentaine de membres (Harnoncourt n'en emploie pas moins), le Choeur de la Radio bavaroise nous épargne, dans l'Oratorio de Noël, toute emphase grasse et « romantique ». On est encore loin de la spontanéité, de la transparence des formations spécialisées, mais la parole affûtée suffit à trouver un terrain d'entente avec les archets de I'Akademie berlinoise. L’ensemble vocal est à son meilleur dans les passages fugués et dans les deux volets qui encadrent la dernière cantate. La démonstration serait toutefois plus concluante si la prise de son (live en 2010) ne le reléguait si loin derrière l'orchestre, et ce dès le grandiose premier mouvement. Malgré quelques différences de perspective au long de l'album (qui entremêle deux prises de concerts), un tel déséquilibre compromet l'interprétation.
Peter Dijkstra donne beaucoup
d'énergie aux grands ensembles, tout en montrant une approche subtilement
diversifiée des chorals. Les membres de l'orchestre sont exceptionnels :
cohésion idéale, couleurs flamboyantes. La pochette n'indique pas le nom des
solistes mais on aimerait féliciter violoniste, hautboïste, flûtiste et
trompettiste qui, dans les arias où ils interviennent, sont formidables. Du
quatuor de voix solistes, seul Christian Immler est très connu, brillant
dans les récitatifs articulés avec une théâtralité toute en urgence et dans
les arias où son timbre mordoré et ses ornements déployés avec aisance font
merveille. Belle prestation aussi de Maximilan Schmitt, au ténor soyeux, qui
déclame ses récits à la manière d'un Évangéliste de Passion compétent.
L’alto, handicapée par un grave court, ne déçoit que rarement, au contraire
d'un soprano au timbre sans charme et au chant atone. Tous sont correctement
servis par la direction attentive mais un peu routinière de Dijkstra. |
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