Texte paru dans: / Appeared in:
*


Diapason # 643 (02/2016)
Pour s'abonner / Subscription information


Berlin Classics 
0300702BC



Code-barres / Barcode : 0885470007021

Appréciation d'ensemble:

Outil de traduction ~ (Très approximatif)
Translator tool (Very approximate)
 

Analyste: Jean‑Luc Macia

Ce disque particulièrement bien rempli offre en appendice, interprétée par le claveciniste Gerald Hambitzer, la Sonate K 29 dont Charles Avison s'est inspiré pour le deuxième mouvement de son Concerto no 6 (de Presto, elle devenait Con furia). Écouter les deux plages montre à la fois la perspicacité d’Avison et les nécessaires libertés pour s'approprier cette page d’une grande virtuosité, où les traits de Scarlatti lacèrent régulièrement le clavier de haut en bas et de bas en haut, Un pupitre entier de violons serait ici à la peine, et un soliste ne suffirait pas pour certaines idées : Avison coule donc sa transcription dans la perspective orchestrale du concerto grosso (groupe de solistes/tutti), très prisée en Angleterre après le succès de l'Opus 6 handélien (1739‑1741). Publiés en 1744, les Concertos in seven parts resteront populaires jusqu'à la fin du siècle. Marriner, Goodman, Tafelmusik ne nous avaient donné qu'une idée approximative de ce recueil : il a fallu attendre la lecture haute en couleurs et acérée du Café Zimmermann (Alpha, Diapason d'or, cf no 500) pour comprendre qu'Avison n'avait pas « dilué » à l'orchestre les inventions, les caprices, les figures d'insistance, les confidences de Scarlatti.

Douze ans plus tard, le Concerto Köln sort d’une mue réussie (une bonne partie de ses membres a été renouvelée) et fait jeu égal avec l'ensemble de Céline Frisch et Pablo Valetti. Le ton est un peu moins sauvage et capricieux, mais la fantaisie est bien au rendez‑vous, avec un supplément non négligeable d'aisance instrumentale et de volubilité. Prenez le Con furia déjà cité : quelle cavalcade avec les cascades du premier violon, la frénésie de la basse, la volupté des tutti sur le deuxième thème. En formation légère (treize cordes, clavecin, basson et luth), les virtuoses allemands font leur miel du kaléidoscope thématique et des contrastes concertino‑tutti, sans systématisme. Ils osent transformer le Largo ouvrant le Concerto no 5 en un allegro cinglant, et ça marche ! Ailleurs, la lumière s'assombrit à la faveur de tel adagio pour faire renaître une énergie indomptée (Concerto no 9, fin du no 6) dans un climat d'effervescence qui n'a rien à envier au Café Zimmermann. Cinq concertos (sur les douze que compte le recueil) sont communs aux deux albums : faut‑il vraiment regretter les doublons, ou deviner que les deux équipes ont prisé les plus aboutis ?

 

 

 

Cliquez l'un ou l'autre bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD
 Click either button for many other reviews