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Analyste: Paul de Louit Nous avons aimé, jusqu’à
présent, dans le projet de Kei Koito, le culot, le sens décoratif et la
radicalité qui nous présentaient un Bach laïc et tout galonné d’or, un peu
empesé sans doute mais à la séduction rutilante. Ce quatrième volume,
malheureusement, franchit la frontière entre radicalité et systématisme.
Systématisme d’un programme panaché qui ne justifie pas un Allein Gott
en trio amputé de ses deux premiers versets, et dont la composition toujours
recommencée ne laisse plus de place à l’étonnement. Systématisme d’un plenum
omniprésent qui, si sublime soit celui de Groningue, finit par nous
assourdir. Systématisme d’un détaché devenu si raide qu’il a rompu ses liens
avec la danse et tué toute tendresse dans le Herr Jesu Christ dich zu uns
wend ; Kei Koito, en guise de fuite devant le péché, fait se dandiner le
pénitent au pas de l’oie dans Wo sollich fliehen hin. Systématisme
d’une agrémentation figée qui a oublié la rhétorique de l’ornement. Fermant
la porte à l’imagination, l’esprit de géométrie imprègne la Partita
BWV767 d’un ennui mortel et rend inintelligible le début de la fugue du
BWV549 : ratages inexcusables chez une artiste du niveau de madame
Koito. Deux portiques réussis - une passacaille au tragique implacable et un
BWV547 triomphant - ne suffisent pas à sauver un coeur de disque
aussi varié qu’une rétrospective des rayures de Daniel Buren. |
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