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Classica # 150 (03/2013)
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Les Sonates pour violon et clavier jalonnent la carrière de Georg Friedrich Haendel, depuis ses années de jeunesse en Italie jusqu’aux grandes pages londoniennes. Elles se font du même coup le miroir fidèle de son style au gré des périodes, lumineux afin d’évoquer la clarté transalpine, ou sombre et mélancolique pour les pièces plus tardives. Avec le violoniste Riccardo Minasi et l’Ensemble Musica Antiqua Roma, qui nous firent forte impression dans leur album consacré aux Sonates de Francesco Maria Veracini (cf. Classica n° 127), la technique et les couleurs instrumentales obtenues rappellent le jeu d’un Fabio Biondi, notamment à travers ces sonorités très volatiles (des pianissimos touchant aux confins de l’audible) obtenues grâce à un coup d’archet d une grande souplesse, un son non pas incarné, mais tout d’effleurements et de suggestions. C’est un Haendel très italien qui nous est donné à entendre par cette mise en valeur de ses racines corelliennes. Les adagios ne constituent plus de simples antichambres aux mouvements rapides, mais agissent comme autant de parenthèses enchantées ouvertes sur un imaginaire clos (largo de la Sonate en fa majeur). En bonus, une transcription du « Credete al mio dolore » d’Alcina, superbement interprétée par le violoniste et Marco Ceccato au violoncelle. À noter qu’une petite coquille s’est glissée dans le livret — qui confond par ailleurs la date de mort du compositeur avec celle de Johann Sebastian Bach — : le deuxième mouvement de la Sonate en ré majeur HWV37l est un allegro et non un adagio. Voici donc un excellent complément à l’enregistrement très fantaisiste (ajout d’une partie de guitare baroque à la basse-continue) de Julia Schröder chez le même éditeur.
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