Outil de traduction ~ (Très approximatif)
Translator tool (Very approximate)
UN SCARLATTI OUI VA PIANO
Tant de finesse, de joliesse et de délicatesse dans les sonates de Domenico
Scarlatti par la pianiste Anne Oueffélecn'a pas fait l'unanimité à
la Rédaction de « Classica ». Bilan.
Pour :
Dans le texte de présentation, Anne Queffélec nous dit qu'elle a sélectionné
ces 18 sonates « sur des coups de coeur [avec une approche] qui est celle
d'une amoureuse, pas d'une spécialiste ». Ses choix sont, en tout cas,
judicieux car ils jouent de l'alternance des tonalités et des atmosphères.
La pianiste ne se préoccupe guère ici d'organologie. On ne trouvera pas ce
goût pour valoriser la « modernité » de l'écriture que l'on entend
paradoxalement sous les doigts de certains clavecinistes. Ce n'est pas un
paramètre qui interpelle Anne Queffélec. À l'instar de Murray Perahia et
Christian Zacharias, elle est d'abord attirée par la vie qui surgit de ces
pages, le mélange d'humour et d'espièglerie italienne et espagnole,
l'incroyable fantaisie de ces miniatures si délicates à restituer. Anne
Queffélec associe aussi les pièces connues avec d'autres sonates moins
réputées (K. 144, K. 147, K. 149). Certaines « brillent » vers Bach
et Mozart (K. 144), d'autres, plus loin encore, pressentent le bel
canto (K. 32, K. 109). Celles‑ci ont abandonné le crépitement de la
toccata pour ne laisser que le chant de la main droite. Le piano bien réglé
met en valeur le piqué, presque le pincé comme pour mieux restituer le «
piment » du clavecin (K. 551). Parfois même, on croirait entendre de
la musique française, celle du Grand Siècle dans l'ornementation et le
phrasé si particulier de certaines sonates (K. 246). Ce disque n'est
pas seulement un récital consacré à Scarlatti. Il est plus encore le voyage
intimiste de l'une des grandes personnalités du piano d'aujourd'hui et dont
la carrière au disque débuta, précisément, avec Scarlatti.
Stéphane
Friédérich
Contre :
Ce florilège fait suite à plusieurs disques récents consacrés par
AnneQueffélec au répertoire ancien chez Mirare (Bach, Haendel) et nous
arrive 40 ans après un premier disque de sonates de Scarlatti paru chez
Erato. Des enregistrements qui ont leurs fans (ils ont d'ailleurs été bien
critiqués dans ces colonnes en leur temps), mais au sujet desquels nous
avons toujours eu des réserves, largement confirmées ici. Certes, une fois
encore, la prise de son est admirable, le jeu aussi, tout en finesse, et
d'une sonorité toujours choisie, délicate et sensible. Mais comme on
s'ennuie à contempler tant de joliesses ! Bien que le , choix des morceaux
enregistrès nous semble judicieux, car varié et personnel, alternant les
sonates connues et les découvertes, il participe, par son équilibre, à ce
climat serein, apaisé, et au final si peu scarlattien du disque. Où se
trouve la « folle vitalité », la « fierté rocailleuse » dont parle Rodolphe
Bruneau‑Boulmier dans le
texte de la pochette à propos du
compositeur ? Pourquoi toutes ces sonates devraient‑elles sonner avec la
même élégance, la même tendresse ? Comme si ces oeuvres n'étaient que
moments d'équilibre, constructions de lignes apaisées ou légèrement
teintées d'une douce nostalgie, images musicales d'un bonheur trop simple
pour être vrai...
Pour apprécier au piano toute
l'imagination poétique de Domenico Scarlatti, retour obligé à Zacharias (EMI
et MDG), notre grande référence moderne.