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Diapason # 632 (02/2015)
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Mirare
MIR265




Code-barres / Barcode : 3760127222651

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Alain Lompech

Quarante‑quatre ans après un premier bouquet de sonates (Erato) dans la foulée de ses prix à Munich (1969) et au Concours de Leeds (1970), Anne Queffélec revient à Scarlatti. Elle a retenu dix‑huit pièces agencées selon son bon plaisir, en mariant les atmosphères, la danse, la rêverie, la sauvagerie. Les secrets harmoniques, mélodiques et atmosphériques qui unissent son choix rendent l'audition prenante. Il semble que l'on écoute une grande suite aux épisodes organiquement liés plus qu'une succession de pièces ‑ qui peuvent vite lasser si elles ne sont pas incarnées comme sur un théâtre de tréteaux.
Un dosage scrupuleux des oppositions et une articulation ni trop légère ni trop lourde assurent la continuité du discours, même quand Scarlatti bascule en quelques notes d'un climat à un autre. Queffélec éclaire chaque phrase, fait ressortir les détails significatifs sans les isoler, mais sa maîtrise intellectuelle

ne s'exhibe pas. Le geste est si naturel que pour certains auditeurs pressés, le disque pourra sembler fade: qu'ils tendent une oreille attentive à la Sonates
K 147, à la K 260 ou dans un genre différent aux K 32 et K 109: Sviatoslav Richter n'était pas pour rien un admirateur du Scarlatti de Queffélec, car il faut une tête, une science réelle du clavier... et un coeur gros comme ça pour les réussir. Plus on écoute ces sonates, plus elles deviennent un jardin qui change au gré de la lumière et des jours, mais dont l'architecture reste immuable.                                                     

 

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