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Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Luc Nevers RETOUR A LA SOURCE
Après Liszt, Ravel ou Gubaidulina, Claire Marie Le Guay revient à l'essentiel, l'essence même de la musique occidentale, celle du grand Bach.
On a beau savoir que Johann Sebastian Bach n'inventa aucune forme musicale, on reste à chaque fois émerveillé par la diversité des sources de son génie, qui opéra la synthèse des styles et des goûts de son temps. Claire‑Marie Le Guay discerne ce scintillement des sons venus des quatre coins de l'Europe. Elle organise son récit par des gestes amples, comme effleurant les mouvements d'une horlogerie intérieure dissimulée sous l'éloquence du chant (Andante du Concerto italien, Fantaisie Chromatique et Fugue). Ce n'est pourtant pas une lecture « romantique » même si la sensibilité ‑ on ose prétendre une féminité de jeu s'attache moins à affirmer qu'à faire éclore les couleurs, sans contrainte, dans la pulsation du corps. D'ailleurs, l'humanité réjouissante du délicieux Capriccio sur le départ du frère bien‑aimé est un pied‑de‑nez aux diktats musicologiques comme aux modernistes arrogants. Mais, pour atteindre une telle liberté de ton, une sincérité de respiration sans fléchissement, on devine le polissage du toucher, le « penser lointain ». En effet, dans ce départ, le but à atteindre importe peu. Seul compte le voyage, ornementé de danse paysanne (allegro poco) et de clarté polyphonique (Fuga). Sinfonia et Invention sont comprises comme des ponctuations avant l’immense et humble Première Partita. L'italianité calme ‑ l'Ombrie prend le pas sur la Venise baroque ‑ appelle doucement notre écoute attentive. Nul besoin de trop contraster ou de faire preuve d'une excessive complaisance. Il suffit de chanter. Et le voyage s’accomplit. | |
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