Texte paru dans: / Appeared in: |
|
Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Sophie Roughol Pressentie
par quelques airs distillés dans le récital Steffani de Cecilia Bartoli
(« Mission », Diapason d'or), la splendeur de Niobe n’avait pas
encore été révélée en intégralité au disque L ‘opéra créé à Munich en 1688
sortait de l'oubli en 2013 au Early Music Festival de Boston, et sa
captation soignée (en studio) rend justice à une merveille, jalon essentiel
du chemin qui mène de l'opéra vénitien triomphant des années 1640‑1660
(Monteverdi, Cavalli) au seria. Si Niobe est
l’argurnent, Anfione est l'alpha et l'oméga musical qui offre un rôle sur
mesure à Philippe Jaroussky. Le contre‑ténor est au zénith, rendu à un état
de grâce inné et maîtrisé qui renforce a contrario la sophistication des
mêmes airs ciselés par Bartoli. Aussi ferme que suave dans l’exultation
amoureuse (« E di sasso chi non t'ama »), la méditation métaphysique
(« Sfere amiche », saisissante musique des sphères en compagnie de
violes, un des sommets de la partition), la prière (« Come padre e come
dio ») ou la fureur hallucinée (« Tra bellici canni »), Jaroussky
nous subjugue. A ses côtés et dans une distribution ne montrant aucune
faiblesse, Karina Gauvin en grande voix manie le fer et le miel de
l'arrogante Niobe, Amanda Forsythe ourle charnellement les délicatesses de
Manto. Si on ajoute à ces compliments un orchestre affûté et un continuo qui
répond au doigt et à l'oeil, on tient avec cette Niobe le premier
opéra incontournable de l'année 2015. |
|
|
|
|
|
Cliquez l'un ou l'autre
bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD |