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Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Sophie Roughol Jolie histoire que celle du carillonneur de Pistoïa engendrant sept fils musiciens talentueux : il y eut parmi eux Jacopo, encore ignoré au disque malgré son importance dans l'opéra‑comique romain; Atto, castrat vedette à la cour de France, espion à la solde de Mazarin puis de la papauté. Et, enfin, Alessandro, devenu à Rome maître de musique de Santa Maria Maggiore puis de Saint-Louis‑des‑Français, tout en adoptant lui aussi le métier de diplomate plus ou moins officiel. Le gosier d’Atto, ses fortunes et, ses disgrâces, volent la vedette au talent de compositeur d'Alessandro et de Jacopo. Alessandro a aujourd'hui ses apôtres : Rinaldo Alessandrini enregistra des motets (Diapason d'or, 2010), René Jacobs restitua sur scène L’Empio punito de 1669.
Hermann Max, qui en 2008 gravait un Requiem, un Beatus vir et un Magnificat (CPO, Cinq Diapason), renouvelle l'aventure pour reconstituer des Vêpres à la Vierge. Seul le Laudate pueri doublonne ici avec les disques précédents. Vocalité de haute voltige brandie comme un étendard sonore de la Contre‑Réforme, Melani utilise dans de brèves sections contrastées toutes les techniques d'écriture : choeurs ou doubles‑choeurs, dialogues resserrés des solistes et des choeurs, séquences en imitations et ponctuations homophoniques, le tout attisé de vocalises en guirlandes et conclu de doxologies exaltées (Laudate pueri, Magnificat); les versets sont liés par une subtile rhétorique de contraste, métriques et masses, qu'Hermann Max exploite avec une belle jubilation oratoire. La prise de son est brouillonne, et la transparence perfectionniste du Concerto Italiano n'a jamais été la signature du Kleine Konzert : mais cette absence d'arrière‑pensée alliée à un vrai souffle collectif nous comble à sa façon.
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