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Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Michel Laizé La personnalité haute en couleur du capitaine Tobias Hume n'a cessé de fasciner les amoureux de la viole de gambe depuis le récital de Jordi Savall en 1982 (un autre album de Savall suivait en 2004, toujours en solo). Sa biographie ne nous apprend pas grand‑chose mais nous révèle qu'il fut soldat durant la première moitié du XVIe siècle et cultiva sous son archet une inspiration fantasque où se reflète souvent une existence mouvemen-tée, qu'il finit dans l'oubli et la misère.
Guido Balestracci, soutenu par Bruno Cocset et ses Basses Réunies, a choisi de mettre en valeur la lyra‑viol. Sous ce terme se cache à la fois une conception de l'écriture mélodique instrumentale qui navigue à travers toutes les voix de la polyphonie (similaire à la viola bastarda italienne) et une modification de la viole proprement dite. La lyra‑viol fut loin d'être standardisée : on en connaît une soixantaine d'accords différents et on a conservé des instruments de facture également très diverses mais qui tous sont légers et de petite taille. Dans cet enregistrement, on découvre une viole qui tiendrait du luth à archet (Touch me sweetely), et une autre au timbre particulièrement touchant, qui sonne plus grave et veloutée (What greater griefe) et convient particulièrement à l'expression lyrique et intime.
L’ensemble
du programme est rondement mené. A la virtuosité sans faille de Balestracci
(Captaine Humes Galliard, A Souldiers Galliard) répond un accompagnement
très coloré, à l'inverse des confidences de Savall. La variété des modes de
jeu (violes en cordes pincées) et des textures (avec deux autres violes, un
clavecin cordé en laiton et un autre en boyau, donc très mat) exacerbe la
fantaisie instable de Hume mais prend aussi le risque de déranger une écoute
prolongée.
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