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Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Philippe Ramin Adapter les pièces de viole de Marais pour un autre instrument est légitime. Les préfaces des éditions françaises de l'époque restent très permissives sur ce point, en témoignent de nombreux manuscrits parfois étonnants ‑ quand, par exemple, des pièces pour clavecin de Couperin passent à deux flûtes. La démarche de Christopher Palameta nous éclaire ainsi sur ce que pouvaient jouer les maîtres hautboïstes à la cour de Louis XIV, avant qu'un répertoire expressément destiné à leur instrument soit publié. Il écarte naturellement les pages où la viole utilise des idiomes trop spécifiques (doubles cordes) et celles où la transposition à l'octave inverserait la hiérarchie de la basse et du dessus.
Une fois passée la surprise de la disposition sonore vers l'aigu et du timbre de l'instrument à vent, on tombe vite sous le charme de la conduite éminemment musicale et d'une maîtrise technique sans faille. Une gageure était de faire oublier les registres différenciés de la viole et la pseudo‑polyphonie induite par les résonances de l'instrument. Elle est totalement réussie dans les quatre dernières Suites de cet enregistrement, où le musicien apporte au vocabulaire de la danse une grande diversité de détails tout en l'incarnant avec une conscience admirable de la vocalité de la phrase. Les nobles courantes et les préludes méditatifs sortent la tête haute de cette transposition et ne font jamais regretter l'instrument à cordes.
On soulignera la très belle entente avec le groupe de continuo, dont la respiration homogène et l'art de la réalisation appellent tous les éloges. Curieusement, cette fusion admirable est moins aboutie dans les deux premières Suites où le jeu d'ensemble paraît plus surveillé. Mais il ne s'agit que de détails au fil d'une version splendide et très réussie qui dévoile un pendant inattendu aux Concerts royaux de François Couperin.
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