Texte paru dans: / Appeared in: |
|
Appréciation d'ensemble:
 |
Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
|
Analyste: Xavier Bisaro Organiste puis maître de chapelle du vice‑roi de Naples, Giovanni Maria Trabaci exerçait dans un riche environnement musical. Croisant Giovanni De Macque comme collègue et Gesualdo parmi les visiteurs de la cour, il évoluait en outre dans une ville réputée pour le dynamisme de ses imprimeurs de musique. C'est d'ailleurs à eux qu'il confia ses deux recueils pour le clavier (1603 et 1615), mêlant pages méditatives et expérimentales, danses et versets pour l'office, exploitant les ressources « anciennes » autant que « modernes » (les durezze et ligature, les jeux de proportion des canzone, le genre chromatique appliqué jusque dans une gaillarde !). Dans un paysage aussi profus, Francesco Cera sait guider son auditeur: un disque à l'orgue puisant dans les deux Livres oeuvres polyphoniques et toccatas; un autre au clavecin essentiellement dédié aux danses et partite, avec quelques ricercate en guise de ponctuation. S'ils n'évoquent pas le faste des églises napolitaines, le petit instrument et l'acoustique courte de Sant Antonio de Salandra conviennent aussi bien que le clavecin choisi pour ce périple: ils servent les effets d'ensemble tout comme les artifices de l'écriture au fil d'un programme parfaitement agencé. Les plages s'enchaînent souplement en vertu de notes ou de modes partagés. Et le jeu de l'interprète n'est pas en reste. Dans une musique animée par une invention permanente, Cera rassemble les détails en un projet cohérent à l'échelle de chaque pièce, le tout reposant sur une assurance discrète mais indispensable.
Réussite totale pour ce double
album qui, à ce jour, offre la meilleure introduction à l'alter ego
méridional de Frescobaldi que fut, sans conteste, Trabaci. |
|
|
|
|
|
|
|
|
Cliquez l'un ou l'autre
bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD |
|
