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Diapason # 653 (01/2017)
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Code-barres / Barcode : 3760213650467

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Luca Dupont‑Spirio
 

Il y a presque vingt ans, Gérard Lesne et son Seminario Musicale livraient chez Virgin un programme de motets de Clérambault à trois voix d'hommes, où figuraient déjà le Magnificat et le Salve Regina, ainsi que les brefs Panis angelicus et O piissima. Les principales nouveautés offertes par l'Ensemble Sébastien de Brossard sont donc un Motet pour la canonisation de saint Pie V et un Viderunt te aquae.

La nomenclature, semblable d'une partition à l'autre ‑ outre les voix, le continuo auquel s'ajoutent par intermittence des parties de dessus confiées au violon, aux flûtes ou au hautbois, pose un défi de taille : comment soutenir un discours souvent solennel, voire dramatique, avec une masse sonore si réduite ? Fabien Armengaud et ses acolytes ne trouvent pas toujours la réponse, comme en témoignent, entre autres, les évocations violentes du Viderunt Te. « Les eaux se sont agitées avec fracas » ; « le bruit de votre tonnerre a résonné » ; « la terre a tremblé » : autant de peintures auxquelles fait défaut la densité du trait et des couleurs, estompée par les doubles croches trop sages du continuo et le manque de mordant des chanteurs. Aucun d'entre eux n'apparaît d'ailleurs à son avantage. Cyril Auvity, qui tient la ligne de haute‑contre, a connu des jours (et des aigus) meilleurs. Alain Buet ne trouve ni l'assise ni le rayonnement sur lesquels il peut habituellement compter. Entre les deux, Jean-­François Novelli cherche ses marques dans la tessiture de taille assez basse des motets présentés.

Faut‑il accuser une prise de son sèche, qui enveloppe peu les timbres ? Le meilleur vient des tutti, dans les passages jubilatoires où l'élan des phrases transcende une direction peu acérée ‑ Eia ergo du Salve Regina, Gloria du Magnificat. Non que soient tout à fait absents des solos envoûtants ‑ Et Jesurn benedictum ‑ ou des pièces entièrement abouties ‑ O piissima. Dommage, toutefois, que les moments les moins réussis du disque correspondent aux oeuvres inédites, alors que les versions de Lesne l'emportent malgré tout dans les motets mariaux énumérés plus haut.

 


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