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Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Jean‑Luc Macia Avions‑nous oublié un des plus grands virtuoses de la musique ancienne ? Giovanni Antonini, qui désormais passe le plus clair de son temps à diriger, n'a rien perdu de l'agilité et de l'imagination de phrasé qui l'ont rendu célèbre il y a déjà vingt‑cinq ans. Rarement la Suite Les Plaisirs, passage obligé de tous les flûtistes (à bec) depuis Severino Gazzelloni et I Musici il y a plus d'un demi-siècle, aura tant mérité son titre. Oubliez les gestes éruptifs et millimétrés du jeune Antonini avec son Giordano dans Vivaldi ! Il joue ici la carte du raffinement, du grand style, d'une vivacité intacte, mais tout en souplesse. Un clin d'œil d'abord, pour installer en cinquante secondes un climat de tendresse avec un Prélude de Hotteterre, puis on s'embarque dans l'Ouverture et là, Antonini déploie tout un arsenal de nuances et de voluptés qui nous ravissent. La flûte à bec survole avec un subtil kaléidoscope de sonorités un Giardino de poche mais généreux: les six cordes s'ébrouent avec de légers frémissements avant une partie centrale enlevée sans excès, mais diablement stimulante par ses accelerandos décalés et une verve contenue. Du grand art qui se perpétue dans le deuxième mouvement, ces Plaisirs qui ont donné leur nom à la partition, d'une douceur délicatement balancée, Comme dans des menuets qui, renvoient irrésistiblement à la Suite no 2 de Bach, une Réjouissance ajustant des phrasés saccadés (mais enjôleurs), et une Polonoise qui donne envie de se dégourdir les jambes. Des multiples gravures réussies de cette oeuvre (Brüggen à deux reprises, Wentz, Pickett, Laurin), aucune ne rivalise avec cette plénitude virtuose. Dans le Concerto en ut Majeur, magnifié lui aussi par Brüggen avec Harnoncourt, Antonini exalte le foisonnement mélodique dont Telemann a pourvu son instrument et le chef mène le bal avec entrain : l'Andante est un joyau par sa façon de sans cesse décaler les points d'appui et d'équilibre du chant. On n'est pas moins séduit par la très rare Sonate pour deux chalumeaux et violon où Tindaro Capuano vient rejoindre Antonini, qui a troqué sa flûte pour cet ersatz de clarinette. Un Concerto da camera conclut ce voyage lumineux dans un même climat de grâce et de volupté. La virtuosité d'Antonini se fait presque nonchalante, caressante, loin des coups de boutoir qu'il pouvait assener autrefois. |
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