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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Luca Dupont‑Spirio On connaissait les Ouvertures (ou Suites) pour orchestre menées par les archets de Jeanne Lamon (2003, avec Tafelmusik), Sigiswald Kuijken (Accent, 2013) et surtout Monica Huggett (2009, Diapason d'or avec son Ensemble Sonnerie). Les voici dirigées depuis le hautbois d'Alfredo Bernardini. La prise de son suffirait à le signaler, qui favorise les vents et ne s'en cache pas. Calées sur le souffle du chef, les attaques franches assurent aux danses un rebond constant; elles portent moins le détail de l’articulation que l'élan de la phrase. Des tempos vifs dans l'ensemble, mais jamais précipités, bénéficient d'une respiration naturelle et laissent du jeu dans le dialogue instrumental. Chaque solo possède une personnalité qui atteste la maturation de l'oeuvre chez les interprètes, et s'intègre ici dans un esprit chambriste. Le basson devient un acteur aussi prégnant que les violoncelles. Cette complicité fait tout le sel des mouvements brefs, mais manque de direction au bout de quelques mesures dans les parties rapides et contrapuntiques des pièces inaugurales ‑ les « Ouvertures » proprement dites. Dans celle de la Suite no 3, le premier violon peine à caser ses traits au milieu d'un emballement qui n'échappe à la confusion qu'à l'approche des cadences. Quant au sublime Air pour cordes, la tension en est bien fébrile, le chant bien tiède. On se console avec le doux menuet, délicieusement ciselé, de la Suite no 4 ‑ où le da capo est assuré d'abord par les bois seuls ‑, suivi d'une Réjouissance toute en saillies. Bernardini allait‑il se risquer dans la (supposée) version originale, en la mineur, avec hautbois, de la Suite no 2 ? Gonzalo X. Ruiz, avec Monica Huggett, y était magistral, mais le nouvel album écarte l'oeuvre au profit de deux Ouvertures à la française issues de cantates (BWV 119 et 194), en harmonie avec l'esprit des Suites, et arrangées de manière à se passer du choeur. Répertoire ambitieux si l'on ne mise que sur l'entente, laquelle ne remplace pas, vu l'effectif, l'autorité du chef. Mais n'oublions pas que dans la Royal Fireworks Music, encore moins chambriste de nature, la même équipe nous épatait d'un bout à l'autre (Diapason d'or, cf no 566). |
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