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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Ivan A. Alexandre World Première Recording. La jaquette ne vous trompe pas, cet Anacréon n'ayant aucun rapport avec l'acte final des Surprises de l’Amour enregistré par Christie (HM 1981), Minkowski (Archiv 1995) et d'Hérin (Glossa 2013). Il s'agit d'un court « ballet héroïque » donné fin 1754 à Fontainebleau, où la cour chassait en automne. Oeuvre de circonstance, peu favorisée par un livret que le fidèle Cahusac tend à la « fête galante » de Louis XV comme un miroir bien lisse, bien insouciant, bien fade. « Naissant feuillage », « innocent badinage », « trouble ingénu », « transports secrets », « jeux charmants », la coupe est pleine. Hélas! pas du vin de l’Anacréon tardif. De tilleul et d'eau fraîche. Fraîcheur qui devrait être le premier souci des interprètes. Celui des nôtres est plutôt le scrupule. Non francophone, le plateau britannique surveille tant la diction qu'on en devine mal l'intention. Sommes-nous gais ? tendres ? craintifs ? Mystère. Un orchestre solide, inutilement chargé en percussion ad libitum, seconde un trio diligent, sans faiblesse mais sans esprit ‑ remarque, avouons-le, un peu cruelle pour le baryton Matthew Brook qui maîtrise sa ligne au trille près et sait ce qu'il dit.
Reste la partition, encombrée de
récitatifs courtois, mais instrumentée par Rameau avec sa délicatesse
coutumière ‑ beaucoup de cor, assez de flûte, ce qu'il faut de bassons ‑ et
accueillante aux traits de génie (l’Air pour les jeunes Théoniennes,
l’Air pour les Bacchantes). Utile contribution, à défaut d'une
révélation. |
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