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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Philippe Ramin Dans son merveilleux premier disque, Maude Gratton servait, en solo, l'invention sensible et fantasque de Wilhelm Friedmann (Diapason d'or, cf. no 570). Avec une poignée d'amis (effectif chambriste, mais réverbération gothique), elle défend à nouveau ce compositeur dont la vie fut passablement chaotique, et dont l'oeuvre toujours originale reflète la sensibilité exacerbée qui baigne les arts et la littérature de son temps - celui de Rousseau. Sa tentative (exceptionnelle pour l'époque) de s'établir comme musicien indépendant l'a privé du soutien financier d'une cour et a bridé l'épanouissement, d'une carrière brillante.
Le meilleur du disque vient à la fin avec le Concerto en mi mineur. Le quintette à cordes y est particulièrement à son affaire et la claveciniste, à la fois expressive et virtuose, montre une autorité adéquate. Les interprètes trouvent le ton le plus adapté à cet effectif réduit et insufflent une belle variété de discours. Dans les autres concertos ‑ défaut de maturation ou d'inspiration ? ‑ leur propos plus convenu laisse régulièrement des automatismes remplacer la prise de parole. Dans le Concerto en fa majeur, le tournoiement du Presto est bien littéral, et la virtuosité de la soliste un peu mécanique. Avec le même effectif, Sebastian Wienand se montrait autrement spirituel et dramatique (Carus).
La Sinfonia en fa majeur souffre un peu de cette mise à plat. Ici encore, un effectif chambriste aurait été propice à de fortes variations de caractère, des sous‑entendus expressifs, des violences furtives, des prises de risque, plus délicats à obtenir avec une formation étoffée. Mais devant les micros, et dans cette acoustique hors sujet, l'animation vive d'un discours impeccablement tracé reste imperméable à la pulsion théâtrale et à l'ambiguïté du sentiment. Une belle réalisation néanmoins, dont les nobles poses ont leur charme.
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